23 avril 2025
Quelles sont toutes les obligations du métier de paysagiste ? Tu te lances dans l’activité et tu veux savoir à quoi t’attendre en matière de réglementation ? Tu es jardinier paysagiste expérimenté et tu souhaites faire le point sur tes obligations sociales, fiscales et professionnelles ? Voici un panorama clair et détaillé pour bien connaître les règles du jeu.
Bien démarrer : les bases juridiques et administratives à connaître
Le code NAF 8130Z, une référence
Le code NAF (ou code APE) est attribué par l’INSEE lors de l’immatriculation de ton entreprise. Il permet de classer ton activité. Pour un jardinier paysagiste, ce sera le code 8130Z – Services d’aménagement paysager.
Même s’il n’a pas de valeur juridique directe, ce code est utilisé par les organismes publics à des fins fiscales, sociales ou statistiques. Il figure notamment sur ton extrait Kbis, tes déclarations URSSAF, et peut avoir son importance lors de demandes d’aides ou réponses à des appels d’offres.
Le régime social agricole : une spécificité du métier
Le métier de jardinier paysagiste présente une particularité importante : il est rattaché au régime social agricole. Contrairement à d’autres professions du bâtiment ou des services, tu dépends de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) pour ta couverture sociale.
Peu importe la forme juridique de ton activité (micro-entreprise, entreprise individuelle ou société), ce rattachement à la MSA est automatique. Tu y cotises pour ta couverture maladie, retraite, accidents du travail et prestations familiales.
Ce régime est adapté à la réalité de ton métier : travail physique, en extérieur, saisonnier, parfois isolé. La MSA propose ainsi une médecine du travail spécialisée, des consultations adaptées aux métiers extérieurs, et des dispositifs pour prévenir les troubles musculo-squelettiques ou les accidents liés aux machines ou aux postures contraignantes.
En tant qu’employeur, tu peux aussi bénéficier de conseils personnalisés pour améliorer les conditions de travail dans ton équipe et limiter les arrêts maladie.
Côté finances, tes cotisations sociales varient selon ton statut et ton revenu. En tant qu’indépendant, tu peux verser entre 25 % et 45 % de ton bénéfice net à la MSA. C’est un montant conséquent, mais il te donne accès à un accompagnement spécifique, un réseau de professionnels de santé formés à ton environnement, et une vraie solidarité entre acteurs du monde agricole – ce que tu ne retrouveras pas forcément dans d’autres régimes.
Si tu embauches, il est essentiel d’anticiper ces charges sociales dans ta trésorerie pour rester rentable tout en respectant tes obligations.
Les interlocuteurs clés à la création d’entreprise
La CCI, un accompagnement utile au démarrage
Même si tu dépends de la MSA pour ta protection sociale, tu peux te tourner vers la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) au moment de créer ton entreprise.
Dès tes premières démarches (immatriculation, choix de statut juridique, domiciliation), ces organismes peuvent t’orienter, te conseiller, et t’aider à t’installer.
Une formation utile : le Stage de Préparation à l’Installation
Le SPI (Stage de Préparation à l’Installation) est désormais facultatif dans certaines situations, mais il reste très utile.
Ce stage d’une semaine te permet de t’initier à la gestion d’entreprise, au droit, aux obligations fiscales et sociales. Si tu veux te lancer sereinement, c’est un bon investissement.
Le cadre réglementaire du travail salarié
Une convention collective dédiée aux entreprises du paysage
Si tu emploies des salariés, tu dois appliquer la Convention collective nationale des entreprises du paysage (IDCC 7018).
Mais à quoi sert cette convention collective ? C’est un accord écrit, négocié entre les représentants des employeurs (syndicats patronaux) et ceux des salariés (syndicats de salariés), qui permet de :
Fixer des règles plus favorables que le Code du travail (comme les salaires minimums, la durée de la période d’essai, les indemnités de licenciement, les congés supplémentaires, etc.)
Harmoniser les conditions de travail entre entreprises du même secteur
Protéger les salariés en leur garantissant des droits adaptés à la réalité du métier
Donner un cadre clair et sécurisé pour toi en tant qu’employeur
Cette convention est indispensable à intégrer dans tes contrats de travail si tu embauches. C’est un socle de référence essentiel pour garantir le respect du droit du travail dans ton entreprise.
Deux syndicats au service des paysagistes
En tant que jardinier paysagiste, tu peux compter sur deux syndicats professionnels majeurs qui soutiennent et représentent le métier au niveau national. Chacun répond à des besoins spécifiques selon ton profil d’entreprise.
Le secteur est structuré autour de deux grands acteurs :
L’UNEP : Union Nationale des Entreprises du Paysage. Institutionnelle, elle est très active sur la formation, les grilles de salaires, la promotion du métier et la transition écologique.
La CNATP : Chambre Nationale des Artisans des Travaux Publics et du Paysage. Plus proche des artisans, TPE et micro-entrepreneurs, elle se distingue par un accompagnement très terrain.
L’UNEP
L’UNEP regroupe des entreprises de toutes tailles, des TPE aux grands groupes. Elle joue un rôle central dans la défense de la profession. Elle est particulièrement active sur :
la définition des grilles de salaires,
le suivi des évolutions réglementaires,
la promotion du métier auprès du grand public et des institutions,
l’accompagnement à la transition écologique.
Elle édite aussi des études de référence et propose un soutien juridique et social à ses adhérents.
La CNATP
La CNATP, elle, se concentre davantage sur les artisans indépendants, les TPE et les micro-entrepreneurs. Son approche est concrète et pragmatique. Elle te propose :
un accompagnement personnalisé pour la gestion d’entreprise,
un appui sur les démarches administratives,
des conseils sur la réglementation MSA, la fiscalité, la prévention des risques.
Grâce à son réseau de représentants régionaux, la CNATP garde une forte proximité avec les professionnels de terrain.
Le choix entre ces deux syndicats dépend de ta structure, de tes besoins et de la manière dont tu veux faire évoluer ton activité. L’UNEP offre une vision plus stratégique et sectorielle, tandis que la CNATP mise sur un accompagnement opérationnel au quotidien.
Certains paysagistes choisissent même de s’appuyer sur les deux syndicats, pour bénéficier d’un double niveau de soutien.
Tes obligations spécifiques en tant que professionnel du paysage
Le Certiphyto, obligatoire pour utiliser des produits phytosanitaires
Dès que tu appliques des produits phytosanitaires (désherbants, traitements, etc.), tu dois obtenir un Certificat phytosanitaire (Certiphyto).
Ce certificat varie selon ton rôle (applicateur, décideur, vendeur), et tu dois le renouveler tous les 5 ans. Sans lui, tu ne peux pas acheter certains produits, et tu t’exposes à des sanctions.
L’assurance décennale, une protection à ne pas négliger
Si tu réalises des ouvrages durables intégrés au sol — terrasses, bassins, murets, clôtures, dallages… —, tu engages ta responsabilité décennale.
Tu es légalement responsable pendant 10 ans après réception des travaux pour tout dommage qui compromettrait la solidité de l’ouvrage ou le rendrait inutilisable.
Pour te protéger, tu dois souscrire une assurance décennale, obligatoire selon la nature de tes chantiers.
Cette assurance prend en charge les frais de réparation en cas de sinistre reconnu. Tu n’as donc pas à puiser dans ta trésorerie, ni à mettre en péril ton entreprise.
C’est aussi un gage de sérieux auprès de tes clients. De plus en plus de maîtres d’ouvrage — particuliers comme professionnels — exigent cette garantie.
Le prix de l’assurance dépend de plusieurs éléments : ton chiffre d’affaires, ton expérience, les types de travaux que tu réalises, et ton statut juridique.
Même si cela représente un coût annuel non négligeable, c’est un filet de sécurité indispensable pour sécuriser ton activité et rassurer ta clientèle. Dans un marché concurrentiel, c’est même parfois ce qui peut faire la différence.
Le service à la personne, un levier puissant pour les jardiniers paysagistes
Proposer le crédit d’impôt pour l’entretien de jardin
Grâce au service à la personne (SAP), tu peux proposer à tes clients particuliers un crédit d’impôt de 50 % sur certaines prestations d’entretien : tonte de pelouse, taille de haies, ramassage de feuilles, etc.
Mais pour qu’ils en bénéficient, tu dois respecter plusieurs conditions :
être déclaré auprès de la DDETS (ex-DIRECCTE),
ne pas proposer de création de jardin dans le cadre du SAP,
intervenir uniquement chez des particuliers,
utiliser un logiciel de facturation conforme à la réglementation du SAP.
Coopérative de service à la personne : la solution simple et efficace
Gérer tout ça toi-même peut vite devenir lourd : deux structures juridiques, deux comptabilités, deux systèmes informatiques…
C’est pourquoi de nombreux paysagistes rejoignent une coopérative de service à la personne, comme Canopée, partenaire d’Onirique Solution.
C’est la solution la plus simple et la moins coûteuse pour proposer du SAP sans alourdir ta charge administrative.
Sécurité, environnement et professionnalisme
La gestion des déchets verts, un enjeu réglementaire
En tant que paysagiste, tu es responsable de tes déchets végétaux. Le brûlage en plein air est interdit, sauf rares exceptions locales.
Tu dois donc :
les évacuer en déchetterie professionnelle,
les composter,
ou les laisser sur place, en le mentionnant clairement sur le devis.
Une gestion claire et réglementée des déchets est un vrai plus pour ton image, surtout en zone urbaine.
Équipements, habilitations et prévention des risques
Ton métier, c’est du travail en extérieur, souvent physique, avec des machines ou des produits. Ça demande vigilance et prévention.
Tu dois donc utiliser des Équipements de Protection Individuelle (EPI) adaptés.
Et si tu es employeur, tu dois obligatoirement :
fournir les EPI à tes salariés,
vérifier qu’ils les utilisent correctement,
respecter les normes de sécurité.
Certaines missions nécessitent aussi des habilitations spécifiques : CACES pour mini-pelle, formation SST, travail en hauteur, etc.
La MSA propose des formations, des aides et des visites pour prévenir les accidents et améliorer les conditions de travail.
Connaître les règles, c’est essentiel. Mais pour simplifier ton quotidien, il te faut aussi les bons outils.
Sur Onirique Solution, tu trouveras une plateforme tout-en-un dédiée aux paysagistes. Elle te permet de :
et surtout : bénéficier d’un conseiller dédié, toujours à tes côtés.
Avec un logiciel conçu pour ton métier, tu gagnes du temps, tu limites les erreurs, et tu valorises ton image auprès de tes clients.